Référence à Marguerite Duras, qui a écrit « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n’est pas possible on ne peut pas les supporter » (!), ce titre est évidemment magnifique. Restée sur le malaise dans lequel m’avait laissée Clèves, je n’aurais peut-être pas, sinon, lu ce roman.
On y retrouve la Solange de Clèves, justement, quelques années plus tard, actrice expatriée aux Etats-Unis et côtoyant des acteurs célèbres. Lors d’une soirée, elle rencontre un acteur canadien d’origine camerounaise, au nom improbable, Kouhouesso. Le coup de foudre est pour elle immédiat. »Il était là avec naturel, son champ magnétique déployé autour de lui comme une cape, et elle ne savait plus très bien pourquoi elle avait mis une telle force à l’attendre; pourquoi elle ne l’avait pas attendu tout simplement, comme on attend quelqu’un qui va venir, quelqu’un qui va sonner et s’asseoir avec son verre, son naturel, et son manteau psychédélique. » Commence une liaison qui durera deux ans environ, mais Kouhouesso reste distant et Solange s’enfonce dans une passion addictive dans laquelle l’attente prend la plus grande place. « L’attente recommençait, l’attente comme une maladie chronique. Une fièvre engluante, une torpeur. Et entre deux rencontres, deux réinfections, elle s’imprégnait lentement de ce paradoxe: elle attendait un homme qu’elle perdait de vue, un homme comme inventé. L’attente était la réalité; son attente à elle la preuve de sa vie à lui, comme si le corps de cet homme, quand elle le tenait dans ses bras, était de la texture du temps, et fatalement fugitif. »
A cette liaison s’ajoute ce fait indéniable : elle est Blanche, il est Noir… Dans une seconde partie, ils se retrouvent en Afrique, pour le tournage décidé par Kouhouesso d’une adaptation du roman de Conrad, Au cœur des ténèbres. Et c’est bien au cœur des ténèbres que les deux amants iront aussi, mais chacun seul…
J’ai eu beaucoup de mal à nouveau autant avec l’écriture de Marie Darieussecq qu’avec l’histoire de cette femme riche engluée dans sa passion. La seconde partie, plus riche et plus sombre (sans mauvais jeu de mots) m’a davantage accrochée, mais je suis vraiment restée en-dehors du coup.
Bon, au moins, il me sert pour le challenge « petit bac », catégorie « verbe » !
Il ne m’attire pas particulièrement, je n’ai d’ailleurs jamais rien lu d’elle.
J’avais trouvé « Clèves » particulièrement mauvais, il n’y a donc aucun risque que je me lance dans cette « suite ».
Et vous ne perdrez rien à ne garder de ce roman que son titre !
Je n’ai jamais lu Darrieussecq et ce billet ne me donne pas envie de corriger cette lacune… Il y a tant d’autres livres à lire, je crois que je vais m’abstenir ! Merci pour ce billet, ça sert aussi à ça les blogs, à dire que l’on a pas aimé et pourquoi…
Absolument ! J’aime bien écrire aussi sur les livres qui ne m’ont pas plu…
Le seul livre que j’ai lu de cet auteur est truisme et j’avais bien aimé. Clèves me tente et là en te lisant celu ici, pas du tout. Je suppose qu’il faut lire Clèves avant de toute façon. Et merci pour la phrase de Duras,.
Non, pas besoin de lire « Clèves » avant. C’est juste le même personnage mais pratiquement aucune référence au premier dans le second.
Je ne connais pas ses romans, mais le titre de celui-là est emballant.
Le titre est génial, je suis d’accord avec toi ! De manière général, j’aime bien les titres qui sont des citations d’autres auteurs.