Attention chef d’œuvre, respect pour ce grand bouquin de 800 pages qui restera probablement comme un de mes coups de cœur de cette année 2014.
Difficile de résumé Confiteor tant c’est un roman foisonnant, puissant, embrassant plusieurs époques, plusieurs personnages, plusieurs techniques narratives, plusieurs genres. On peut dire que le narrateur, Adrià Ardèvol, avant que sa mémoire flanche, prend la plume pour un mystérieux destinataire qui se révèle être l’amour de sa vie, Sara, mais aussi le lecteur qu’il tutoie, malmène et dont il suscite l’intelligence et la complicité. « Dans ce genre tellement propice au mensonge que sont les Mémoires écrits pour un seul lecteur, je sais que je tendrai à toujours retomber sur mes quatre pattes, comme les chats ; mais je ferai un effort pour ne pas trop inventer. » Il évoque, en désordre, son enfance entre un père tyrannique et une mère distante, la fascination pour la musique, l’art et les langues (il en connaît une douzaine), la force de l’amitié, les femmes, mais l’auteur mêle à cette histoire la grande Histoire, l’Inquisition, le franquisme, le nazisme, cette « histoire du mal » qu’Adrià aimerait écrire.
Ce qui m’a laissée sans voix c’est l’inventivité, l’originalité et la liberté dont J. Cabré fait preuve dans son écriture, passant sans crier gare du « je » au « il », d’une époque à une autre, d’un personnage à un autre. Au lecteur de faire les liens, et ce n’est pas non plus une sorte de jeu gratuit ou brouillon (malgré l’avertissement du narrateur « Il me semble que je devrais me centrer un peu, parce que je mets tout en désordre« ), cela crée un univers à part, cohérent, subtil et riche, faisant apparaître de multiples histoires souvent sombres, atroces ou mélancoliques mais parfois aussi drôles et pleines d’humour (j’ai adoré la présence dans l’imaginaire d’Adrià de deux figures fidèles, le cow-boy Carson et Aigle-Noir qui commentent régulièrement ses actions et erreurs), dans lesquelles je me suis perdue par moments mais cela fait partie du jeu !
Excellente critique dans Le Monde ; Noukette partage mon enthousiasme !
Je le lirai, c’est sûr, mais j’attends le poche 🙂
Que des avis enthousiastes partout, ça donne évidemment très envie, j’adore en plus la couverture.
Je sais que je vais devoir le lire, pas possible autrement. Je demande juste comment je vais trouver le temps de lui offrir toute l’attention qu’il mérite.
Ce n’est pas une lecture de rentrée… c’est sûr !
Il m’attend gentiment dans ma PAL et vous êtes toutes tellement admirative de la prose de l’auteur que forcément, on n’a qu’une envie ; se lancer… Mais tout de même une lecture qui demande toute attention et toute concentration… Je ne suis pas sûre que ce soit tout à fait le moment pour moi… Il attendra donc encore un peu, mais forcément je le lirais assez vite, il m’attire vraiment. Bonne rentrée Sandrion
Merci l’Or ! Attends d’avoir vraiment du temps devant toi… moi j’ai dû me presser sur la fin, à cause de la rentrée, et j’ai regretté !
Ô que oui, je fais plus que partager ton enthousiasme !! Quel roman quand même !!
Bonjour, pendant cette période de rentrée littéraire 2014, c’est bien d’évoquer un roman de la rentrée 2013 qui a été mon coup de coeur de l’année dernière. http://dasola.canalblog.com/archives/2013/12/03/28566813.html Bonne journée.
Merci d’avoir mis le lien ! Je vois que tu as aimé toi aussi.
En effet, à lui tout seul, l’auteur semble inventer un nouveau genre littéraire…
Exactement !