Pas pleurer

Pas pleurerDe Lydie Salvayre j’avais lu BW et aimé son écriture plutôt libre et originale. Dans Pas pleurer, elle « ne [veut] introduire, pour l’instant, aucun personnage inventé. Ma mère est ma mère, Bernanos l’écrivain admiré des Grands cimetières sous la lune et l’Eglise catholique l’infâme institution qu’elle fut en 36. » Les trois thèmes sont annoncés d’emblée.  A plus de 75 ans, la mère de Lydia, Montse, est un personnage haut en couleur, qui raconte ses souvenirs des années 1936-37, en Espagne, à sa fille qui réagit et commente, souvent avec humour. Montse a 16 ans et les bouleversements liés à l’arrivée au pouvoir de Franco secoue le petit village où elle vit. Avec son frère José, elle quitte son village pour la ville de Lérima, y découvre l’enthousiasme des idées libertaires et anarchistes, mais aussi, en plein été 36, l’amour sous les traits d’un Français que Lydia et sa soeur nommeront André Malraux, épisode central comme elle le dit à sa fille : « Tu vois, si on me demandait de choisir entre l’été 36 et les soixante-dix ans que j’ai vivi entre la naissance de ta soeur et aujourdi, je ne suis pas sûre que je choisirais les deuxièmes. »

En parallèle, l’auteur évoque Bernanos cet auteur catholique, d’abord sympathisant du mouvement franquiste, qui a vu les horreurs pratiquées par l’Eglise en cette époque de guerre civile et qu’il a voulu dénoncer à travers son livre Les grands cimetières sous la lune.

Ces deux parcours, si différents mais à travers lesquels l’auteur montre toute la complexité de cette époque troublée sont très habilement amenés et croisés, la petite et la grande histoire se recoupent. Mais c’est surtout l’écriture de Lydie Salvayre que j’ai aimé, en particulier cette langue de Montse, entre français et espagnol, drôle et pittoresque.

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7 commentaires pour Pas pleurer

  1. aifelle dit :

    Je viens de le terminer et je prépare mon billet. J’ai beaucoup aimé, j’ai juste été gênée par les phrases non traduites en espagnol, c’est dommage. Par contre le « fragnol » est extrêmement savoureux.

    • sandrion dit :

      oui ! c’est la remarque que je voulais ajouter dans mon billet et j’ai oublié. Comme toi j’ai été frustrée de me voir mise à l’écart de certaines phrases en espagnol, langue que je ne parle pas du tout.

  2. Louise dit :

    Pour une fois ce roman ne me tente pas du tout. J’ai peut-être tort, et peux changer d’avis.

  3. je pense que je le lirai un jour. Bisous

  4. sous les galets dit :

    Il faudra que j’y vienne même si a priori je n’étais pas très tentée, mais Aifelle comme toi a été séduite , peut-être attendrais-je la sortie poche.

  5. jerome dit :

    Je suis comme Galéa, c’est un Goncourt qui ne m’attire pas une seconde.

  6. sandrion dit :

    J’entends vos réticentes mais le style est vraiment convaincant et plein d’humour.

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