La cousine Bette

La cousine BetteCette année, mes cours étaient placés sous le thème de la guerre ; l’an prochain le thème est : « le monde des passions », avec 3 bouquins, La cousine Bette de Balzac entre autres, dont je vous parlerai aujourd’hui puisque je viens de le terminer. Avant toute chose, je vous sollicite, toutes et tous qui passez par ici ! Si je vous dis : les passions, le monde des passions, à quels livres / films pensez-vous ? Toute suggestion sera précieuse pour moi et la bienvenue !!

A part le bal de Sceaux, courte nouvelle très brillante chroniquée ici l’an dernier, mes souvenirs des romans de Balzac remontent à… une bonne vingtaine d’années, ayant dû travailler sur La femme de 30 ans et Le lys dans la vallée pour les concours mais la lecture de La cousine Bette a été une vraie bonne surprise. L’histoire se déroule entre 1838 et 1846, sous la monarchie de juillet, au sein de la famille Hulot. Le père Hulot, 60 ans au début de l’histoire, est un coureur fini, amateur de (très) jeune chair fraîche et incapable de résister aux charmes féminins, ce qui le ruine et ruine sa famille. La cousine Bette, c’est la parente pauvre de l’histoire, une vieille fille de 40 ans qui rêve de se venger de cette famille qui l’accueille par devoir ; Valérie Marneffe est une jeune bourgeoise de 23 ans, jolie, irrésistible et le sachant, dans la gêne matérielle et prête à tout pour s’enrichir (en effet, « quelle est la vie honnête qui peut donner tout cela en si peu de temps et si facilement ? » – tout cela = l’appartement luxueux, les beaux meubles et les toilettes raffinées…) ; les deux femmes, en tout opposées, mettront en commun le désir de vengeance de l’une, l’appât du gain de l’autre pour tenter de saccager entièrement le clan Hulot. Amitié totalement intéressée puisqu’après avoir fait mille assurances de tendresse à Bette : « Comme elle pue la fourmi !… se dit la jolie femme quand elle fut seule, je ne l’embrasserai pas souvent, ma cousine ! Cependant, prenons garde, il faut la ménager, elle me sera bien utile, elle me fera faire fortune. »

L’histoire est passionnante, bourrée de rebondissements, Balzac en fin observateur de la noirceur de l’âme humaine dépeint parfaitement le mécanismes des passions tournant le plus souvent à l’obsession, le « dédale effroyable où les passions engageaient un des hommes les plus probes jusqu’alors » et pose sur ses personnages un regard le plus souvent ironique et cynique. Il met en évidence la toute puissance de l’argent qui régnait effectivement à cette époque-là du XIXe. Jouissif !

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11 commentaires pour La cousine Bette

  1. keisha41 dit :

    Mais La cousine Bette, c’est un grand Balzac!

  2. pamponneau dit :

    Au sujet des passions, il y a le très connu 84, charing cross road

  3. sous les galets dit :

    Je l’ai lu au collège et vraiment j’en ai un souvenir très très flou (sauf que je me souviens du passage où la jeune se dit que la moins jeune sent mauvais), mais je ne pense pas, à l’époque, avoir saisi tout ce que tu écris là (je devais avoir encore des illusions sur le genre humain), ça vaudrait peut être la peine que je le relise.
    POur la passion, tu as l’embarras du choix: Belle du Seigneur, la Princesse de Clèves, Phèdre….(mais peut-être as-tu une période déterminée aussi)

  4. La Cousine Bette ! Lue il y a très longtemps (vraiment très longtemps) mais absolument jamais oubliée.
    Bon dimanche.

  5. Une Comète dit :

    J’adore ce Balzac là 😉 drôle, caustique et tragique… Un de mes préférés !

  6. Une Comète dit :

    Je pense au merveilleux  » Aurélien » d’Aragon pour les passions. Intéressant car ça commence par un désamour, puisqu’Aurelien lorsqu’il voit Berenice pour la première fois, la trouve « franchement l’aide »…

  7. Une Comète dit :

    Laide bien sûr…:-/

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