J’ai plongé dans ce roman en sachant dès le départ que je l’aimerais. J’avais adoré Profanes et Les insurrections singulières, mais aussi ses plus anciens romans comme Les demeurées. Et j’avais été largement alléchée par les billets de Jérôme ou Noukette.
« Il était une fois, il était mille et mille fois, un homme arraché à la vie par d’autres hommes. Et il y a cette fois et c’est cet homme-là. » : voilà les premiers mots de ce roman et l’homme en question, c’est Etienne, le photographe de guerre pris en otage en plein conflit. L’histoire s’ouvre au moment de sa libération et raconte son difficile retour à la liberté, « plus vraiment captif, mais libre, non« . Dans son village natal, auprès de sa mère et de ses deux amis, Enzo et Jofranka (j’ai pensé en refermant le livre : « j’offre en cas »…), au plus proche des paysages et des sensations qui ont nourri son enfance, Etienne réapprivoise la vie et tente de comprendre ce qu’il a traversé. Le roman s’approche aussi des autres personnages, Enzo et Jofranka, la mère, Irène, la femme qui a aimé Etienne, Emma. Tous sont otages de quelque chose et le retour d’Etienne bouleverse leurs vies et les pousse tous à avancer et à questionner leur propre façon d’être au monde.
C’est magnifique et bouleversant grâce à la langue poétique et profonde de Jeanne Benameur.
« Dans la cuisine, ils sont là. Aucune arme ne protège contre la peine du monde. Irène n’essaie aucun mot de consolation. Il n’y en a pas. Peu à peu, la désolation cèdera la place, c’est à cela qu’elle s’arrime. Parce qu’il y a les oiseaux qui prennent toutes les souffrances sous leurs ailes. Parce qu’il y a les arbres qui mènent la peine des hommes jusqu’au bout de leur feuillage. Parce qu’il y a des petits torrents qui roulent des pierres de l’eau limpide et qui laissent joyeux les corps des enfants. Elle essaie de toutes ses forces d’y croire. »
« Dormez, dormez encore, c’est juste l’aube, moi je veille. Pour chacun de vous. Pour nos enfances. Pour la part à l’intérieur de nous que nous n’atteignons jamais. Notre part d’otage. »
Magnifique et bouleversant… Comment ne pas être d’accord…? ❤
Chaque fois que je vois ce livre, je lis Orages, alors que c’est Otages, et je constate que tu fais la même erreur, ça me console!
Excellent !! Moi aussi je fais la même erreur à chaque fois et je ne me suis même pas rendue compte que j’avais fait le lapsus dans le titre même !!
Une lecture prévue et comme il est à la bibliothèque, ça va se faire … j’apprécie beaucoup l’univers de l’auteure et son écriture.
Je pense que tu vas beaucoup aimer…
C’est un livre qui a pas mal raisonné en moi.
Pour plus tard car il est très présent sur les blogs et j’ai encore beaucoup à lire de cette auteure, que j’aime beaucoup. Il y a un challenge Benameur chez Noukette . C’est comme ça que j’ai l’ai découverte et j’ai adoré les demeurés un peu moins Pas assez pour faire une femme.
Tu sais que j’ai peur d’attaquer Benameur, plus je lis les billets, plus je crains que son écriture soit trop poétique pour moi…Alors je tourne et j’attends, mais sur cet opus vous êtes quand même très enthousiastes, tous autant que vous êtes.
Belle semaine SAndrion.
Allez, laisse-toi tenter Galéa ! Avec tes hormones qui jouent, tu seras peut-être plus sensible à la poésie !! 🙂