Et je danse aussi

Je n’ai jamais été déçue, ni par un livre d’Anne-Laure Bondoux, ni par un de Jean-Claude Mourlevat alors les deux ensemble… j’avais peur de l’être… et bien non ! Ce petit roman épistolaire qui commence mine de rien s’est révélé un excellent moment de lecture, c’est drôle, vif, enlevé, bien écrit, émouvant et plein de rebondissements inattendus.

L’écrivain Pierre-Marie Scotto reçoit un mail d’une certaine Adeline Parmelan qui lui envoie une enveloppe en précisant que son contenu n’a rien d’ordinaire mais le célèbre écrivain lui propose assez sèchement de lui renvoyer son manuscrit. De fil en aiguille, une correspondance s’installe, chacun agréablement surpris de cet échange, rapidement chaleureux, moqueur et intime à la fois, qui autorise les confidences : elle vit seule, elle chante et danse aussi, et raconte comme personne ses déboires avec un certain Romain, mais avoue aussi des blessures sévères ; il a eu quatre femmes et plusieurs enfants et sa dernière femme a disparu…

C’est vraiment un livre frais et plein d’humour, léger mais consistant en même temps. J’imagine qu’Anne-Laure Bondoux a écrit les mails d’Adeline et Jean-Claude Mourlevat ceux de Pierre-Marie… ou l’inverse qui sait ?

« Les héros ne sont pas raisonnables. Ils ne peuvent pas se satisfaire des tisanes ni du jeu des 1000 euros à 12h45 ni du tic-tac de l’horloge quand les enfants ont quitté la maison. Il leur faut le feu et la déraison. Nous nous sommes trouvés sur leur passage, ils nous ont considérés, un peu, l’espace de quelques années, et ils se sont détournés de nous. Nous les aurons regardés passer dans nos vies. »

L’avis (d’il y a 3 ans déjà !) de Noukette.

Pour la catégorie art du Challenge Petit bac 2018