Au moment de partir en vacances à Lisbonne j’ai cherché à emporter sur ma liseuse un livre d’un auteur portugais et je suis tombée en cherchant sur ce titre prometteur (même si l’auteur, Pascal Mercier – nom de plume pour Peter Bieri – est en réalité suisse germanophone)… qui a tenu ses promesses bien au-delà de ce que je prévoyais !
Raimund Gregorius, 57 ans, habite à Berne, professeur émérite de latin et de grec, c’est un être d’habitudes, un homme profondément bon et plutôt austère, surnommé « papyrus » par ses collègues et adoré par ses élèves pour sa rigueur et sa culture immense. Un jour, deux événements viennent faire basculer sa vie : une femme penchée sur le parapet du pont que Gregorius emprunte tous les matins pour se rendre au lycée et qui lui murmure le mot « português », et la découverte d’un auteur portugais, Amadeu de Prado, dans une librairie de Berne. Peu de temps après, il pose un acte inouï : il quitte son cours, sa vie et ses habitudes et prend le train pour Lisbonne…
Il arrive à la gare de Santa Apollonia (exactement là où je suis arrivée, moi, il y a une semaine !!) et part sur les traces d’Amadeu de Prado, dont le lecteur découvre en même temps que Gregorius les écrits : il rencontre tous ceux et celles qui ont joué un rôle dans la vie de cet auteur, un être brillant et torturé dont le destin a été marqué par la dictature de Salazar et mort en 1973 d’une rupture d’anévrisme.
Tout m’a parlé dans ce roman, les lieux que traverse Gregorius et que je traversais aussi cette semaine, le thème du départ et des possibilités inédites que peut prendre la vie, l’importance de la littérature, des langues et de la poésie dans nos vies, la profondeur de l’analyse des mystères de l’âme humaine, les rencontres…
Un livre dense, exigeant et profond qui me marquera durablement je pense… Il est émaillé de marque-pages, je suis obligée de faire un tri !!
« L’important serait de se mouvoir, sûr et tranquille, avec l’humour approprié et la mélancolie adéquate, dans le paysage intérieur que nous sommes, déployé dans le temps et dans l’espace »
Gregorius citant Marc-Aurèle : « Chacun n’a qu’une vie, une seule, et la tienne est déjà presque achevée sans que tu aies eu le respect de toi-même, mais tu as fait comme si tu plaçais dans les âmes des autres ton propre bonheur… Mais quand on n’est pas attentif aux émotions de sa propre âme, on est nécessairement malheureux. »
« […] le combat contre la paresse, les illusions que l’on se fait à soi-même et la peur liée au changement nécessaire. […] Ne pas se manquer soi-même ».
« S’il est vrai que nous ne pouvons vivre qu’une petite partie de ce qui est en nous – qu’advient-il du reste ? »
Prado citant Pessoa (un auteur fictif citant un auteur réel ! » : « Je crois qu’exprimer une chose, c’est lui conserver sa force et lui ôter l’épouvante »
« Ce qui nous reste c’est la poésie de la vie individuelle. Est-elle assez forte pour nous porter? »
Et pour illustrer ce billet quoi de mieux que quelques photos de ce séjour récent ?
Pour le challenge « Petit Bac » catégorie « déplacement »
Ce livre est dans ma LAL depuis très longtemsp (mais je n’ai jamais mis les pieds au Portugal)
Keisha, te connaissant un peu, tu vas aimer ce livre !
Tu avais vraiment bien choisi, j’ai beaucoup aimé ce roman, très riche et parfait pour les vacances !
je suis allée voir sur ton blog mais tu n’as pas fait de billet dessus ! Oui, c’est un roman qui me marquera sur la durée je crois.
Tes jolies photos ont ponctué ma semaine, et voilà en bonus une nouvelle idée de lecture ! Merci. 😉
Merci !! Je pense que tu aimerais beaucoup ce roman… Bonne fin d’été !
Jolies photos :-). Il y a un auteur portugais fabuleux, c’est lobo antunes. Après, je n’y connais pas grand chose…
Merci !! et je note l’auteur… je crois que je n’ai pas lu un seul auteur portugais, une honte !
Ça pourrait être une idée pour le challenge Portugal de Cristie. Les photos sont belles.
Un livre magistral qui vaut le coup !
magnifiques images, je connais un peu Lisbonne . Bonnes vacacances
Bisous
rosa
Merci Rosa, bonne fin d’été à toi aussi !
J’avais adoré ce roman ! Et pourtant, moi et le Portugal, ça partait pas gagnant ;-D
Je suis allée voir sur ton blog mais il n’y a pas de billet ! Contente de voir que tu as partagé mon enthousiasme !
C’est certain que quand tu as marché sur les pas de l’auteur, le livre devient vite passionnant. Il a l’air intéressant mais pas trop facile à lire. Belles photos, du bleu partout et j’adore celle avec le tramway, peut-être un jour j’irai à Lisbonne ! Bisous.
Merci !! Lisbonne te changerait des pays du Nord ! 😉
C’est certain…en plein hiver, vraiment ça doit le faire, même s’il y fait frais si ça se trouve !
Je note pour un futur séjour à Lisbonne, ville qui m’a ravie.
J’y retournerai aussi probablement !
Il m’attend sur mes étagères 🙂
Préviens-moi si tu le lis, j’aimerais bien savoir ce que d’autres en pensent !
qu’est-ce que j’ai pu aimer cette ville! J’avais lu Lisbonne de Pessoa lors de mon séjour !
Il faudra absolument que je découvre Pessoa, il est partout à Lisbonne même en azulejos au musée !