Encore un titre de Benoît Séverac, en littérature jeunesse, que j’ai beaucoup aimé. « Little sister », c’est ainsi qu’Ivan appelait sa petite sœur Lena, mais cette tendresse est loin au début du roman car si « c’est difficile d’en vouloir à un grand frère qu’on aime, difficile aussi d’aimer un frère à qui on en veut autant« . Ivan est parti faire le djihad, comme ses parents et Lena, 12 ans à l’époque, l’ont brutalement découvert en le voyant à la télé sur une vidéo, à côté d’un otage décapité… Choc, départ de la famille, changement de nom, début d’une vie honteuse. A 17 ans, Lena en veut toujours à son frère mais quand il cherche à reprendre contact avec elle, par le biais d’un ami commun, Théo, elle ne peut pas faire autrement que d’accepter. En cachette de ses parents, elle fait avec Théo le trajet jusqu’au lieu de vacances de leur enfance, Cadaquès, où habitent son oncle et sa tante. Sur place, ils rencontrent un catalan Joan, avec lequel ils se lient d’amitié.
Je ne raconterai pas la suite car un vrai suspense se crée et le récit, raconté en trois temps, par Lena, Théo puis Joan possède un rythme rapide, nerveux. C’est une bonne idée d’avoir parlé de ces jeunes qui partent faire le djihad en Syrie, précipitant ainsi toute leur famille dans le désarroi. Bien sûr, ce n’est pas un roman qui propose une analyse poussée sur la radicalisation mais il propose déjà à travers cette fiction autour de personnages plutôt attachants, une réflexion salutaire autour de cette thématique. Il est très accessible et j’aimerais bien choisir celui-là, ou Silence, pour travailler avec mes élèves. Seul bémol : aucun des deux n’existe en poche et c’est toujours compliqué de demander aux élèves d’acheter un livre qui n’est pas en poche…