Bon le titre est vraiment nul et quand j’ai commencé ce gros pavé, je n’étais franchement pas convaincue… encore une saga, une famille de 4 filles, toutes plus ou moins hystériques, l’alternance présent/passé, je pensais sans arrêt au livre de Joyce Maynard, Où vivaient les gens heureux (au titre tout aussi nul d’ailleurs…) que j’avais adoré… mais (parce qu’il y a un « mais » !) au bout d’à peine une cinquantaine de pages, miracle, la magie a opéré et j’ai passé trois jours à dévorer cette saga familiale géniale !
La famille en question ce sont les Sorenson, d’abord Marilyn et David, les parents, du genre à se toucher tout le temps même après 30 ans de mariage et 4 filles, le couple indéfectible qui traverse quand même pas mal de galères. J’ai énormément aimé la manière dont Claire Lombardo a brossé le portrait de ces deux êtres, on croit vraiment à leur amour fou, sensuel et profond. Sauf que pour les enfants, ce n’est pas si simple un couple de cette envergure, ça place la barre très haut !
Chez les enfants la première arrivée, un peu par hasard, c’est Wendy, pas facile, toujours en rogne, la répartie cinglante toujours à la bouche, hargneuse et colérique. Ensuite il y a Violet, débarquée quelques mois plus tard, et qui lui a piqué la place. Entre les deux soeurs c’est l’amour vache… Puis c’est le tour de Liza celle qui a compris qu’avec des soeurs de ce type il fallait se faire petite… et enfin la dernière, leur « épilogue », Grace.
Le roman s’ouvre sur le mariage de Violet, dans les années 2000 et peu à peu le récit de la rencontre de Marilyn et David et de l’enfance et adolescence des filles enrichit l’histoire présente qui se prolonge encore sur quelques années. Le tout est mené de main de maître, on tourne les pages (700 quand même…) de ces 40 ans de vie d’une famille comme on dévorerait les épisodes d’une série (apparemment c’est en cours…), c’est parfois très drôle avec des remarques bien senties sur le couple, la famille ou l’amour et aussi et surtout profondément humain…
« – Vous êtes quatre non ? ça ressemble à quoi ? – A un ahurissant bain d’hormones. Un marathon d’instabilité et de soins capillaires.«
« Il aimait ses filles bien entendu. (…) Mais il aimait encore plus Marilyn. Il avait fini par accepter ce fait. Chacune de ses filles était un miracle en soi, une joie, un délice, mais parce qu’elles venaient de Marilyn. »
« C’était ça la famille, des moments fugaces de plaisir absolu. Elle était en plein syndrome de Stockholm.«
« Tout est tellement nul, et nous, rien d’autre que des bébés géants qui s’imaginent maîtriser leur destin. A part nos propres parents, qui sont tellement heureux qu’ils me donnent envie de me mettre la tête dans le four. »
« « -J’ai l’impression d ‘avoir engendré des poupées russes, dit Marilyn. Dès qu’on croit en avoir fini avec l’une, une autre surgit avec un paquet de Camel à la main.
– C’est sans doute le danger de la production de filles en série. »
Et c’est donc avec ce gros pavé que je lance ma première participation au Challenge du pavé de l’été, organisé toujours brillamment par Brizé depuis 11 ans avec sa fille aux manettes pour le logo !
Ah oui, 700 pages, quand même ! Avec ça, c’est du challenge réussi, aucun doute 🙂 !
Et tout à fait le bon gros pavé estival si on a envie d’histoire(s) de famille. (je le note dans un petit coin, mais pour le moment il a des concurrents dans sa rubrique famille, j’en ai déjà repéré d’autres).
Un pavé qui pourrait revenir dans le challenge, puisque je vois que le poche est sorti en mai.
Je pense aussi que d’autres le liront !! merci pour ton commentaire !
Hélas j’ai abandonné, je ne sais plus trop pourquoi…
Peut-être le syndrome de la répétition comme moi pour August !
Un pavé à noter pour l’année prochaine, peut-être ? Les citations me plaisent bien…
Je suis ravie de lire ton billet si enthousiaste 🙂
le côté pavé m’effraie… si tu trouves le titre nul, j’adore l’illustration de couverture. Je garde l’idée dans un coin de ma tête.
Le titre est niais… c’est sûr ! et me ferais fuir…
ah complètement ! moi c’est pareil ! Cela dit « là où vivent les gens heureux » c’est nul aussi… Et c’est dommage je serais passée à côté de deux très chouette bouquins !
J’aime bien les sagas familiales. Celle-ci a l’air plutôt croustillante (en dépit du titre) si je me fie aux extraits.
Tu peux effectivement t’y fier !! Le titre est à prendre dans les deux sens !