4e roman du Prix Folio et celui que je préfère largement pour l’instant ! Quelle écriture ! A la fois sobre et très précise, incisive et implacable.
Ce court roman a été publié dans les années 30 sous un pseudonyme (Pierre Nerey – Nerey étant presque l’anagramme de Irène) et raconte l’enfance puis l’adolescence de la jeune Gabri auprès d’un père absent et d’une mère volage et indifférente. Elle est absente le jour où la sœur de Gabri, Michette, meurt ébouillantée par la lessiveuse, appelant en vain sa « petite mère ». Tout le récit est alors un cri de révolte et de haine face à cette mère, « l’ennemie », qui laisse à l’abandon sa fille, préférant la vie mondaine et les plaisirs de la chair.
Irène Nemirovsky analyse de façon extrêmement juste les sentiments complexes de Gabri à l’égard de sa mère, sûrement en grande partie autobiographiques, mais aussi la solitude inhérente à l’adolescente, les premiers émois amoureux. Ce roman a beau avoir été écrit il y a presque cent ans, il est incroyablement moderne !
« Elle ne dit rien, baissa la tête avec un regard en dessous, ce terrible regard noir des enfants punis qui fait penser à l’éclair de haine impuissante dans des yeux d’esclave, et que les parents ne remarquent jamais.«
Irène Nemirovsky n’a cessé de dépeindre sa mère dans ses romans. Leur relation était des plus exécrables ! Je n’ai pas lu ce roman-là, je note.
Oui c’est ce que j’ai lu ensuite !
Nemirovsky est un écrivain intéressant : il y a du bon et du moins bon dans son œuvre, mais quelques réussites sont remarquables (je n’ai pas lu ce titre mais je vais le faire, merci de le signaler). Suite française, si tu ne l’as pas lu, est très recommandable.
J’ai lu Suite française, effectivement très bien ! Celui-ci est en tout cas de très bonne qualité
Je n’ai lu que Suite française, un bon roman, assez classique. Mais décidemment, la publication des oeuvres de cette autrice, c’est toute une histoire !
Oui ! On pourrait presque en faire un roman…