Pour commencer l’année, voici quelques lectures de vacances, commentées très brièvement !
Douglas Kennedy, Les hommes ont peur de la lumière – Le personnage principal, Brendan, est obligé de faire taxi pour Uber, dans des conditions assez déplorables. Lors d’une de ses courses, il croise le chemin d’Elise, une retraitée qui accompagne bénévolement les femmes qui entrent à la clinique pour avorter, ce qui, on le sait aux Etats-Unis, ne plaît pas à tout le monde et d’ailleurs une bombe explose au centre d’avortement. C’est un roman, mi-thriller, mi-roman noir sur l’Amérique en crise qui m’a semblé un peu lourd et je suis ressortie assez déçue de cette lecture, lue en diagonale, je l’avoue.
Alexis Ragougneau, Opus 77 – De ces trois lectures c’est celle qui m’a le plus emballée, et pas seulement parce que j’adore la musique !
C’est un roman nerveux, fiévreux et romantique autour d’une famille de musiciens, tous plus ravagés les uns que les autres… : le père, Claessens, chef d’orchestre renommé qui fait passer la musique avant tout et tyrannise femme et enfants, Yaël, la mère, devenue folle, la fille Ariane, devenue pianiste soliste célèbre, et enfin son frère David, violoniste de génie, qui a disparu suite à la finale désastreuse d’un grand concours, à Bruxelles.
Ariane joue pour l’enterrement de son père un morceau de Chostakovitch, Opus 77, qui est au centre de ce roman, et en même temps raconte l’histoire de sa famille, au fur et à mesure des cinq chapitres épousant les cinq mouvements de ce morceau de bravoure qu’est Opus 77. C’est un roman sur la puissance parfois terrifiante de la musique, sur le monde souvent terrible des musiciens, mais aussi sur la famille, l’incompréhension entre les êtres, la violence qui peut exister entre eux.
« Si les gens pensent que je suis de glace, c’est parce qu’ils fixent obstinément mon visage, qu’ils trouvent gracieux, harmonieux, et qu’ils oublient de regarder mes mains. Mes mains sont deux braises incandescentes qui s’obstinent à luire quand bien même il ferait froid et noir au-dehors. »
Russell Banks, Oh Canada – « Le monde de son passé est un monde remémoré, pas tout à fait fictif mais, telle une fiction, réducteur, sélectif, structuré par l’invention, par le désir et par des conventions narratives aussi anciennes qu’impossibles à éviter. Il voit et il entend, presque autant que s’il s’agissait d’hallucination visuelles et auditives, les gens qu’il a cru aimer, qu’il aurait pu aimer et qu’il a simplement tenté d’aimer – ceux qu’il a trahis et abandonnés. Ils sont présents comme des hologrammes ou des images résiduelles fantomatiques : ils marchent, parlent, pleurent, font l’amour, fument, plaisantent, font des projets, conduisent des voitures, chantent et dansent, flottent dans l’air obscur entre lui, la caméra et le micro. Et parmi eux, debout au centre – l’endroit qui compte le plus – se trouve l’hologramme du nom de Fife, version remémorée de cet homme telle que se la rappelle ce même homme. » – cette longue citation cerne parfaitement le charme nostalgique de ce roman qui rapporte la confession, devant caméra, d’un vieux réalisateur de cinéma sur le point de mourir. Comme il le dit dans ce passage, Leonard Fife raconte les étapes de sa vie qui l’ont amené à cette fin de vie, en sautant d’un épisode à l’autre, parfois sans cohérence apparente, frustrant régulièrement ceux qui le filment – et le lecteur aussi – de leurs attentes.
Le dernier compte pour le « lieu » du Challenge Petit Bac 2023
De Russell Banks, je n’aime pas tout, là, je crains un peu… Quant à Opus 77, je n’en ai lu que du bien, il faut que je le trouve à la bibliothèque !
Je viens de finir à grand peine « opus 77 ». Je me suis ennuyée comme rarement, impossible de rentrer dedans malgré la beauté indéniable de l’écriture 😦
Ah mince !! J’ai trouvé qu’il y avait des longueurs moi aussi mais pas à ce point !