Iles à la dérive

Je n’aurais jamais lu ce roman d’Hemingway sans mon fils de 17 ans qui m’a demandé de le lui mettre sur sa liseuse !!! Apparemment, dans un animé japonais qu’il a beaucoup aimé, Banana Fish, l’auteur, Akimi Yoshida, fait de nombreuses références à des auteurs de littérature américaine, dont Hemingway.

A mon tour et à sa demande j’ai lu ce roman, publié de façon posthume, regroupant trois récits d’inspiration autobiographique autour du personnage d’un peintre, Thomas Hudson, à trois moments différents de sa vie : dans le premier, autour de 1935, il invite sur l’île où il vit ses trois enfants qu’il a eus de deux femmes différentes et qu’il ne voit qu’une fois par an. L’auteur décrit les moments heureux de partage avec Andrew, Tom et David et la scène où David attrape un espadon avec lequel il combat durant plusieurs heures est splendide. J’ai énormément aimé ce récit dans lequel on sent l’amour de ce père pour ses fils, le bonheur évidemment éphémère des sorties en mer ensemble.

La seconde partie se déroule à Cuba où le personnage est seul après une tragédie et il retrouve son amour d’antan. Thomas et les personnages autour de lui passent beaucoup de temps à parler et à boire.

Dans la troisième partie, la guerre fait rage et Thomas, devenu capitaine de bateau, chasse les sous-marins allemands avec son équipage.

Le style est vraiment particulier, fait de descriptions, de monologues intérieurs et de très (trop parfois…) nombreux dialogues, de phrases faussement simples avec beaucoup de « et », dont le charme un peu hypnotique opère peu à peu. Dans ces 672 pages (et hop, un « pavé » / « épais » de l’été en plus !!), on boit beaucoup (des daïquiri, du rhum, du gin tonic, de la bière, de tout !), on réfléchit sur l’amour, le sens de la vie, on pêche, on peine à exprimer ses sentiments, on se bagarre, il est aussi question de la création artistique, du combat pour rester en vie quand on a tout perdu, de la fragilité humaine.

Un très beau roman, même si j’ai eu tendance à survoler la troisième partie qui m’a moins passionnée.

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4 commentaires pour Iles à la dérive

  1. tadloiducine dit :

    Bravo pour cette quatrième participation aux challenges estivaux sur de « gros bouquins ».
    Je ne connais pas ce titre d’Hemingway!!
    Comme toute monde, j’ai lu (peut-être même abordé en cours au bahut…) Le vieil homme et la mer. Et, dans mes lectures personnelles successives, Pour qui sonne le glas (lu et relu, mon préféré), je crois avoir lu L’adieu aux armes une fois il y a des décennies, mais m’aperçois que je ne m’en souviens pas du tout! A relire pour le challenge permanent « Première guerre mondiale » de Blandine…).
    Il faut donc vraiment que je retourne à Hemingway… (dont la vie était-elle-même une aventure, même affublée), merci Sandrion!
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

  2. Ingannmic dit :

    Comme pour toi, cette lecture a été assez hétérogène. J’ai trouvé le début monotone, avec des longueurs (cette partie de pêche…) puis à un moment, j’ai été emportée par la mélancolie qui se dégage du texte.

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