Là où chantent les écrevisses

Le roman se déroule dans les années 60, et débute en 1969 (l’année de ma naissance !) par le meurtre de Chase Andrews, dans un petit village aux abords d’un grand marais, en Caroline du Nord. Les soupçons se portent vite sur la « fille des Marais », la jeune Kya qui vit seule dans une cabane isolée. Différente des autres, elle est vite pointée du doigt par les villageois.

En parallèle de l’enquête, on remonte le temps : en 1952, Kya a 7 ans et sa mère quitte la maison, on devine rapidement l’enfer qu’elle vivait près d’un homme ivre et violent. L’enfant se retrouve seule avec ce père qui disparaît régulièrement pour quelques jours, puis des mois alors peu à peu, elle apprivoise le marais qui devient sa maison, son refuge et son moyen de survie. Elle grandit avec pour seuls amis les mouettes et les goëlands et aussi quelques belles personnes, Jumping et Mabel, un couple noir qui la prend son son aile, et surtout le jeune Tate qui lui apprend à lire. Evidemment sa route croise celle de Chase, le jeune et beau gosse adulé par toutes les filles du village…

Je me suis régalée avec ce très beau premier roman écrit à 70 ans par une zoologiste américaine, sûrement passionnée… et toutes les descriptions de la nature, des animaux, sont effectivement passionnantes, toujours liées de manière juste, subtile et poétique à l’histoire. J’ai vécu pendant trois jours (j’ai dévoré le livre !) au cœur de cette nature belle et sauvage, avec ce personnage tellement attachant… 

Je partage de petits bémols évoqués par Krol, et Mumu : quelques clichés, un mélange des genres (l’enquête policière n’apportait pas grand-chose de plus) mais je n’ai pas boudé mon plaisir. J’ai un peu pensé au roman Un bûcher dans la neige (et je me rends compte d’ailleurs que je n’ai pas fait de billet sur cette lecture, pourtant très chouette !!), deux personnages de femmes sauvages et solitaires rejetées par une société bien pensante.

Kathel l’a beaucoup aimé.