Isabel Dalhousie

Je n’ai encore jamais regardé de série mais après avoir dévoré ces derniers jours les deux premiers tomes (j’allais dire « épisodes ») des enquêtes d’Isabel Dalhousie, je n’ai qu’une envie : lire tous les autres, dans l’ordre, sous la couette avec le chat à côté de moi, un thé et des biscuits 🙂

Isabel Dalhousie, la quarantaine, est issu d’un milieu aisé : elle a hérité de son père une grande maison et la gouvernante qui allait avec, Grace, une femme bourrue mais chaleureuse aux idées bien arrêtés. Isabel dirige la Revue d’Ethique appliquée et son travail consiste à lire les manuscrits ou les articles que divers philosophes lui envoient. Célibataire depuis une rupture douloureuse, elle passe beaucoup de temps avec sa nièce à peine trentenaire, Cat, qui tient une épicerie fine dans le centre d’Edimbourg, et avec Jamie, l’ex petit ami de Cat qui lui préfère (au grand dam d’Isabel) des hommes plus virils mais souvent infidèles et peu fiables.

On s’attache très vite à tous ces personnages mais surtout à Isabel, qui porte sur le monde qui l’entoure un regard intelligent, cultivé, drôle et vif et se pose sans cesse des questions philosophiques.

Le club des philosophes amateursDans le premier tome, Le club des philosophes amateurs, Isabel est témoin lors d’un concert de la chute, puis de la mort, d’un jeune homme, Mark Fraser. Choquée, elle tente d’en apprendre un peu plus sur cet homme et se rend compte que la thèse de l’accident ne colle pas. Quelqu’un l’a sûrement assassiné ! Avec l’aide de Jamie, elle mène donc l’enquête. L’intrigue policière n’est pas très développée mais en fait, peu importe ! Ce qui est plaisant c’est la façon dont ce personnage, qui n’est absolument pas dans la police mais ne peut s’empêcher de fourrer son nez partout (ce qui la place parfois dans des situations extrêmement embarrassantes) tente d’approcher la vérité en prenant pour point d’appui des valeurs essentielles à ses yeux, la courtoisie (« la courtoisie était affaire d’attention morale aux autres : elle exigeait qu’on les traitât avec un sérieux moral absolu, en comprenant leurs sentiments et leurs besoins« ), le devoir moral, la bonté et l’honnêteté. Tout en déambulant dans Edimbourg, elle observe ses contemporains, questionne le monde qui l’entoure, avec franchise, humour et gravité.

« Cela méritait d’être noté : la plupart des gens passent leurs vies ainsi, dans l’action et non dans la réflexion. Au lieu de peser le pour et le contre de l’action, ils agissent. Voilà ce qui fait de la philosophie un luxe, le privilège de ceux qui ne passent pas leur temps à couper du fromage et à envelopper du pain. Vu du comptoir, Schopenhauer semblait appartenir à un autre monde. »

Amis, amants, chocolatAvec Amis, amants, chocolat, j’ai retrouvé avec bonheur tous ces personnages. Cat vient de rompre avec Toby et part dix jours en Italie, laissant son magasin à Isabel. Celle-ci y rencontre Ian, un homme qui a subi une transplantation cardiaque. Il fait part à Isabel, lui, un homme pourtant très rationnel, des visions qui l’obsèdent depuis cette opération et lui semblent en lien avec les circonstances de la mort du donneur. Il n’en faut pas plus à notre miss Dalhousie pour partir à la recherche de ce mystérieux donneur pour comprendre l’origine de ces visions. Elle se heurtera toutefois à de fausses pistes et à l’importance du hasard… Encore une fois, l’enquête est prétexte à toutes sortes de réflexions pleines d’humour, à des références culturelles et poétiques, à des digressions sur l’histoire de l’Ecosse. Un vrai délice !

Pourquoi le chocolat, vous me direz ? « Plus elle y pensait, plus la dimension philosophique du chocolat lui apparaissait évidente. Le chocolat permet de comprendre le phénomène de l’akrasia, cette paralysie de la volonté. Si on sait que le chocolat est mauvais pour la santé, et il l’est à certains égards, puisqu’il fait grossir, alors pourquoi en manger de telles quantités ? Cela suggère une faiblesse de la volonté. Mais d’un autre côté, si nous mangeons du chocolat, c’est aussi que nous y trouvons notre intérêt: la volonté nous guide vers ce que nous préférons. Il n’y a pas alors de faiblesse de la volonté, au contraire, c’est une force qui nous pousse à faire ce que nous désirons vraiment, c’est-à-dire manger du chocolat. Le chocolat, ce n’est pas simple. »

C’est Keisha qui a dernièrement ravivé mon envie de connaître enfin ce personnage mais je n’ai que survolé son article car je ne voulais pas savoir ce qui lui arrive dans les tomes suivants ! Mrs Pepys aime beaucoup cette série aussi.

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7 commentaires pour Isabel Dalhousie

  1. Aifelle dit :

    J’en ai un de l’auteur dans ma PAL mais de la série « Les Chroniques d’Edimbourg.

    • sandrion dit :

      De lui j’ai lu plusieurs tomes de l’enquêtrice Ma Ramotswe mais pas « les chroniques d’Edimbourg ». Mais si le style est le même que pour I. Dalhousie, ça doit être chouette aussi !

  2. keisha41 dit :

    Tu fais bien de lire dans l’ordre si tu le peux! Je n’ai pas lu le deuxième, mais les derniers. Je ne te dirai rien de la suite de l’histoire, bien sûr!

  3. Louise dit :

    Je ne sais pas si ça pourrait me plaire, je suis sceptique mais les titres sont géniaux.

  4. templeuve dit :

    Que cette histoire est tentante ! et chouette ! Le club des philosophes amateurs est disponible à la médiathèque !

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