Elle danse dans le noir

elle danse dans le noirAttention, livre coup de cœur mais aussi coup de poing : les mots de René Frégni ne laissent pas indemnes. L’écriture est à vif, incisive, violente, vibrante, chaude et poétique. Elle touche d’autant plus que le récit est autobiographique et que l’auteur s’y livre sans pudeur ni retenue. La première phrase est déroutante : « Depuis que ma mère est morte je ne tue plus les mouches. » Puis la suite « Sans doute poursuit-elle sa vie dans l’une d’elles ou dans toutes, comme elle est dans les nuages qui passent sur la ville, le pollen des platanes qui fait les tuiles vertes au printemps, et les quartiers d’ombre et de vent où je marche seul, frôlé par les enfants qui s’en vont et reviennent de l’école sous les feuilles qui tombent. » Le livre s’ouvre et se ferme sur l’évocation de cette mère tant aimée dont il racontera la lente et terrible agonie avec des mots crus et denses. En parallèle, c’est le départ de sa femme, 4 ans plus tard, qui ravive le souvenir de cette mort douloureuse.

Ce récit à la première personne raconte sans fard les douleurs d’un homme, ses errances, les amours de sa vie, et l’écriture, les mots qui sauvent et qui sont le sel de sa vie, les siens mais aussi ceux des détenus auprès desquels il anime chaque semaine un atelier d’écriture. « Ecrire c’est aimer sans la peur épuisante d’être abandonné. Seules les mères et l’écriture ne nous abandonnent jamais. Chaque cahier qui s’ouvre est un berceau calme et blanc. »

Cet article, publié dans littérature française, est tagué , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour Elle danse dans le noir

  1. Fransoaz dit :

    C’est un auteur qui a les faveurs de notre comité de lecture et chaque nouveau livre de Frégni est un évènement. Je n’ai pas lu ce titre mais je le ferai, son écriture me touche.

Laisser un commentaire