Des diables et des saints

Je sais qu’avec Krol on a souvent les mêmes goûts alors quand j’ai lu son dernier billet sur ce roman, je me suis précipitée et… j’ai bien fait car j’ai lu ce livre d’une traite (en plus il est court !)

Ne vous fiez pas au titre, un peu trop manichéen pour un roman qui ne l’est pas du tout. Le personnage principal s’appelle Joseph, 69 ans, il joue du piano dans les aéroports, les gares, les lieux publics. Et que du Beethoven. Pourquoi ? C’est ce qu’il va nous susurrer à l’oreille…

Cinquante ans plus tôt, Joseph a une vie facile et légère, il prend des cours de piano avec M. Rothenberg qui s’épuise à lui inculquer la musique et le rythme. A 16 ans, c’est le drame : ses deux parents et son « insupportable petite sœur » meurent dans un accident d’avion et il se retrouve dans un orphelinat, au cœur des Pyrénées, un endroit lugubre où l’abbé Sénac et son sinistre acolyte surnommé Grenouille font régner la terreur…

Rien de bien nouveau dans cette histoire d’enfance meurtrie mais c’est raconté avec beaucoup de grâce et de justesse, et j’ai vibré avec ce groupe d’orphelins tous très attachants (Sinatra, la Fouine, Sousix – parce qu’il est né « sous X » ! -, Edison et Momo) et qui se retrouvent pour former « la Vigie » et s’entraident, j’ai aimé le rôle de la musique, la relation intense entre Joseph et Rose que tout oppose

« Si Dieu est sourd, il faut lui pardonner. Lui pardonner, pas à moitié, nos jours blessés et nos coeurs éclopés » (ben oui, peut-être que Dieu est sourd, comme Beethoven !! ce qui expliquerait pas mal de choses…)