La vérité sur Lorin Jones

Aifelle nous a proposé, via FB, une lecture commune autour de l’autrice Alison Laurie, décédée fin 2020. J’ai choisir La vérité sur Lorin Jones, sur les conseils d’Aifelle, et sans rien connaître, ni de l’auteur, ni de ce roman !

Polly Alter (bien vu le nom !) est une jeune femme divorcée, mère d’un ado de 14 ans, qui vient d’obtenir une bourse pour écrire la biographie d’une jeune femme peintre décédée, Lorin Jones, dont on sait finalement peu de choses. Les déboires de Polly, sa colocation avec son amie lesbienne Jeanne pendant que son fils est chez son père, ses atermoiements sur sa sexualité ou sur le féminisme alternent avec les différents interviews des personnes qui ont connu Lorin Jones, son ex-mari, sa belle-sœur, ses amis, etc. Autant dire que la « vérité » devient de plus en plus difficile à cerner au fur et à mesure des interviews, chacun ayant d’autant plus à cœur de se mettre en valeur que Lorin Jones est devenue quelqu’un de célèbre après sa mort… Et si, d’ailleurs, Lorin Jones, que Polly admire au point de s’identifier à elle (d’ailleurs Polly souhaitait devenir peintre elle-même, mais lors de son voyage de noces, en 1970, elle avait vu un tableau de Lorin Jones et avait pensé que Lorin avait déjà peint tout ce qu’elle aimerait peindre elle-même, ce qui l’avait fait renoncer à son rêve), n’était qu’une femme ordinaire avec ses failles, ses zones d’ombre ??

 J’ai eu du mal à me sentir proche de cette Polly un peu agaçante, et je crois surtout qu’il m’a fallu un certain temps pour comprendre le style d’Alison Lurie dont j’ai de plus en plus apprécié la plume vive, nerveuse et assez acide et critique.

Voilà ce que pense Polly lors d’un rendez-vous chez son dentiste : « Nous n’avons rien en commun, gros saligaud, pensa-t-elle. Mais si, mais si, répondit dans sa tête une voix insistante. Tu as bien enfoncé ta sonde, n’est-ce pas, dans ta quête des racines malades de la vie de Lorin Jones ? Et tu as l’intention de les remplir d’amalgame et de recouvrir le tout d’une surface blanche, brillante et trompeuse ? »

Cet article a été publié dans littérature étrangère. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

11 commentaires pour La vérité sur Lorin Jones

  1. aifelle dit :

    Je reconnais bien le style d’Alison Lurie dans l’extrait du dentiste ! c’est ce que j’ai toujours aimé chez elle, elle pulvérise les faux-semblants avec un air de ne pas y toucher ;-). C’était un de mes préférés jadis, je ne sais pas ce que j’en penserais si je le relisais.

  2. kathel dit :

    Excellent, l’extrait ! Et je remarque que le thème de la vérité est aussi au cœur du roman que j’ai lu… il doit être récurrent chez Alison Lurie. J’avais bien aimé La vérité sur Lorin Jones quand je l’ai lu, mais comme ça doit faire vingt-cinq ans, c’est très flou !

  3. keisha41 dit :

    Relu aussi, après une série de relectures, alors sans doute ai-je moins apprécié que si je l’avais relu en premier? Mais l’idée était aussi de relire dans l’ordre! ^_
    Très subtil et original, quand même!

  4. Luocine dit :

    Un moment agréable, je ne parle pas des visites chez le dentiste, (au passage je pense que c’est en commun et pas commune) que ces relectures d’Allison Lurie. Pour moi c’était une relecture et j’ai été un peu déçue. Un peu seulement.

  5. Nanoucz dit :

    C’est avec ce roman que j’ai découvert Alison Lurie, il y a longtemps maintenant. Après ça, j’ai tout lu d’elle et j’ai vraiment aimé. Et puis, on retrouve certains personnages au fil de ses différents romans, ça crée une proximité intéressante.

Laisser un commentaire